• Réflexions de l'orthorexique : le végétarisme (suite et fin provisoire)

     

     

    M’interroger sur le végétarisme m’amène encore à d’autres réflexions.

    Je n’arrive pas bien à comprendre que les gouvernements ne se saisissent pas du problème de l’élevage. En permanence, on nous culpabilise à propos du réchauffement de la planète (disons pour la partie qui serait liée à l’activité de l’homme, et dont personne ne peut dire quel est son pourcentage dans le réchauffement global), et ses conséquences catastrophiques. On organise des conférences internationales qui coûtent des fortunes, on taxe toujours plus les carburants, le transport étant considéré comme le facteur essentiel de production de gaz à effet de serre, on prend des mesures autoritaires et ruineuses. Or est-ce que les choses s’améliorent ? Apparemment non.

    Par contre, silence absolu sur l’élevage. Est-ce que vous avez entendu un seul dirigeant de ce monde dire que ce serait bien d’inciter les populations à consommer moins de produits d’origine animale, et à se nourrir différemment ? Personne. Et pourtant, les bêtes aussi émettent des gaz à effet de serre, et plus il y en a, plus elles contribuent au réchauffement de la planète. L’élevage, directement ou indirectement, est pour bien plus dans la production des gaz à effet de serre que tout le transport mondial. Mais ça, on se garde bien de nous en parler. Pourquoi ?

    Pourquoi au niveau des gouvernants (ça pourrait être une bonne idée par exemple que les différents ministres de l’écologie se mettent au boulot dans la bonne direction), ne pourrait-on pas encourager les agriculteurs à produire différemment, et les consommateurs à manger autrement et mieux ? Les légumineuses (je sais, c’est mon idée fixe), poussent à peu près partout, ne coûtent pas cher, nécessitent peu d’eau, et développer leur culture serait un moyen de résoudre pas mal de problèmes alimentaires dans le monde. Il ne s’agit pas de supprimer la consommation de viande, naturellement, ni d’obliger tout le monde à se nourrir de pois cassés, mais d’arrêter ces élevages massifs, industriels, néfastes pour les animaux, bien sûr, mais aussi pour la santé de gens, et pour l’avenir de la planète.

     

    Mais non : au lieu de ça, on nous exhorte à consommer toujours davantage, et notamment des produits d’origine animale. On préfère cette éternelle fuite en avant, et taxer à tout va pour se donner bonne conscience (et faire rentrer de l’argent dans les caisses), plutôt que chercher des solutions profondes et non de simples rafistolages. Vu que la population de la planète va continuer à augmenter de manière exponentielle (et là non plus, personne ne tire la sonnette d’alarme, personne ne fait rien, alors que c’est un vrai problème, autrement plus grave que le nombre de voitures qui circulent dans Paris), il va bien falloir nourrir tous ces gens. Et si on les nourrit grâce à un élevage et une agriculture intensifs… eh bien, on n’est pas sortis de l’auberge ! Sans transformation radicale de nos modes de vie, je suis assez pessimiste sur l’avenir de l’espèce humaine. La planète, elle, fera je pense comme elle l’a toujours fait : elle finira par s’en relever. Jusqu’à son anéantissement final, mais qui n’est prévu que dans cinq milliards d’années, ce qui laisse de la marge !

     

    Mais évidemment, si on engageait les gens à aller dans ce sens, ils dépenseraient moins (les produits d’origine animale sont chers alors que les protéines végétales sont bien moins coûteuses). Moins peut-être aussi en médicaments de toute sorte. Est-ce que dans les « hautes sphères », on a intérêt à une prise de conscience collective des populations dans un monde où le profit est devenu la seule valeur ?

    Alors oui, je suis excédée par tous ces politiques qui continuent à fonctionner et à nous laisser fonctionner sur un modèle qui nous conduit à notre perte, dans la plus totale indifférence. Les animaux souffrent ? La planète se délabre ? La santé des gens aussi ? Pas grave, mais surtout, n’oubliez pas de dépenser votre argent, enrichissez les gros groupes industriels (ceux de l’industrie agro-alimentaire, les labos pharmaceutiques). Mangez plein de viande, buvez plein de lait, gavez-vous d’une alimentation à bas coût, ce n’est pas important si vous vous empoisonnez. Mais surtout, consommez le plus possible, ou sinon vous êtes un mauvais citoyen qui ne participe pas comme il faudrait à l’économie de son pays et du monde.

    Ça m’écœure qu’on ne tente même pas ce commencement de réflexion sur l’élevage. Évidemment, je sais qu’il faut que l’économie tourne… mais au détriment de la planète ? Et l’économie justement ne peut-elle marcher autrement que sur ce mode frénétique ne profitant qu’à quelques-uns ? Ne serait-il pas temps de faire preuve d'un peu d'imagination ? 

     

    Ce que je dis, c’est du simple bon sens, tout le monde sait cela, même si on préfère éviter d’y penser. Si moi (et plein d’autres personnes, naturellement) j’ai l’information sur ce qu’on pourrait changer dans notre alimentation, je suppose qu’au sommet des états, on l’a aussi ? Pourquoi y a-t-il un mutisme total là-dessus ? Pourquoi dans la question du réchauffement climatique cible-t-on principalement les transports, avec une sorte d’hystérie ?

    En se mettant à consommer différemment, en s’interrogeant sur l’élevage et les possibilités de le réduire, on tiendrait un début de solution pour l’avenir de la Terre et de ses occupants.

     

     

    Il me semble donc que si quelqu’un parmi les gouvernants avait le courage de pointer du doigt ce problème, on ferait un grand pas en avant. Mais je suppose que s’ils avaient du courage, ça se saurait…

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Mardi 27 Mars 2018 à 12:05

    Excellente réflexion mais ce que tu ne comprends pas c'est qu'il n'y a que le fric qui compte et pouvoir faire des taxes sur les "soit-disant" pollueurs !

    Conseiller les gens sur leur mode alimentaire ne rapporte rien, alors, on s'en fiche !!!

    Et pourtant, si tout le monde comprenait que rien qu'en changeant un peu nos habitudes, la pollution diminuerait beaucoup plus.

    Le roi pognon l'emportera toujours sur le simple bon sens ...

    C'est comme 5 fruits et légumes par jour : presque tous les fruits sont pollués, alors que les légumes sont bien plus naturels, pour la plupart.

    Surtout que les gens se précipitent sur les fruits exotiques et non pas les simples fruits locaux et de saison.

    5 légumes : oui ! Pour les fruits, je ne suis pas d'accord.

    Mais ce n'est que mon avis, hein ...

    Bon mardi.
    Les travaux de réfection du couloir ont commencé.
    C'est le bazar partout, mais ... je m'en fous.
    Bisoux

     

      • Jeudi 29 Mars 2018 à 09:27

        Bonjour,

        Je préfère répondre ici pour ne pas polluer votre blog.

        Merci pour ces remarques. Je partage votre avis concernant les fruits, dont je me méfie, je les fais d'ailleurs tremper d'abord dans de l'eau additionnée de bicarbonate pour essayer de neutraliser tout ce dont on les asperge. 

        Pour le fric... c'est bien ce qui me désespère. Je ne vois pas comment on fera quelque chose pour la planète, la santé des gens, si personne ne comprend que de petites modifications de nos habitudes suffiraient. Mais il faudrait pour ça une volonté collective, qui n'existe pas, car elle ne rapporterait rien.

        J'ai tellement l'habitude de me faire traiter d'illuminée par mon entourage que c'est toujours une surprise agréable de voir que des personnes puissent comprendre mes idées. 

        Je précise que je n'ai rien d'une extrémiste, et que même si à titre individuel je suis végétarienne, il ne me viendrait pas à l'idée de vouloir imposer ce mode de vie à tout le monde !

        Bonne journée. 

        ps : Il m'était difficile de dire tout ça sur votre blog... 

    2
    Jeudi 29 Mars 2018 à 16:11

    Bonjour,

    Merci de ta réponse.

    Je suis presque végé, moi aussi car je n'ai pas confiance dans la viande que j'achète.

    Je ne vais que chez les fermiers de mon entourage et dont je connais le mode d'élevage.

    Pour le poisson, c'est pareil, même acheté frais-pêché, au port, je présume que la mer est aussi polluée que notre pauvre terre, surtout le poisson qui provient des côtes.

    Je me méfie même des huîtres et des moules ...

    Tu vois, malgré toutes ces précautions, j'ai eu un cancer du voile du palais, l'an dernier.

    Tu l'as peut-être vu sur le blog de notre amie marie-france.

    Je te remercie de tes visites et te souhaite une bonne fin de  jeudi, toujours vent, grisaille et pluie.
    Bisoux, erzsie


     

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