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    Lorsqu’on décide de manger sans gluten, on est un peu affolé au départ. Quand j’ai fait ce choix dans l’urgence, ma première démarche a été d’aller sur internet, où existent des listes de produits à ne pas consommer si on adopte ce type de régime.

    Et elles sont longues, ces listes !

    Au début, ça a été un vrai casse-tête. Quand j’allais dans un magasin, j’épluchais le détail des ingrédients. Car il y a le gluten « qui se voit » (dans tous les produits à base de blé, par exemple, comme le pain, les biscuits, les pâtes… là, c’est assez simple même pour une débutante), mais aussi celui « qui ne se voit pas » (dans tous les additifs : quand il est écrit « dextrines », « amidon », « diamidon », « gomme d’avoine », mieux vaut s’abstenir).

    N’oublions pas que certaines charcuteries contiennent également du blé (salami, chorizo, cervelas). Attention aux yaourts aromatisés et aux céréales de petit déjeuner, à tout ce qui est pané, aux quenelles et quiches industrielles, biscuits apéritifs, préparations industrielles pour flans, crèmes, aux produits laitiers allégés dont le beurre, etc. Je me rappelle que quelques aliments cités m’avaient surprise, voire amusée, car je n’y aurais jamais pensé : les hosties, par exemple. Si on veut manger strictement sans gluten, il ne faut plus communier à la messe !

    Comme je l’ai dit ailleurs, il existe certes des produits certifiés sans gluten (parfois sans lactose, ou même les deux) que l’on trouve déjà prêts. Mais j’émets de grosses réserves à leur sujet. D’abord, ils sont très chers, et ensuite, je le répète, on est souvent obligé (pour conserver des goûts ou des consistances auxquels les consommateurs sont habitués) de rajouter beaucoup d’additifs. J’évite donc ces produits quand je le peux. Je me contente d’acheter de la levure sans gluten, des lasagnes sans gluten, très occasionnellement des pâtes (je reconnais qu’elles ne sont pas formidables, plutôt cassantes. C’est notamment le cas pour les spaghettis. Pour le genre « penne », il me semble qu’il vaut mieux celles à base de farine de sarrasin plutôt que de farine de riz et de maïs, plus sèches).

     

    Je ne vois que trois règles à respecter pour manger sans gluten en toute sécurité :

     — Éditer donc la liste de tous les aliments qui en contiennent, l’afficher bien en vue dans sa cuisine, et s’y reporter systématiquement.

    — Lire soigneusement les étiquettes pour les produits transformés.

    — Et surtout (et c’est sans doute le plus simple… ou le plus compliqué pour certain-e-s), cuisiner au maximum soi-même avec des produits de base.

     

    Là du coup, ça devient beaucoup plus facile. Il y a juste quelques trucs à savoir.

     

    — Il faut avoir chez soi différentes farines sans gluten. Avec une seule, ça marche moins bien à la fois au niveau goût et au niveau texture.

    Pour moi, la farine de riz (complète ou semi-complète) est la base. Elle est plutôt neutre au point de vue goût, et convient très bien à la plupart des préparations. Sinon, j’ai aussi de la farine de sarrasin (bien pour des gâteaux, les crêpes et galettes à la mode bretonne), de la farine de teff (pas mal pour les biscuits, les pâtes à tarte), de la farine de pois chiches (j’en mets là aussi dans les pâtes à tarte, ou si je fais des galettes de pommes de terre / carottes par exemple…), de la farine de châtaigne.

    J’adore la farine de châtaigne, au goût assez fort, qui est parfaite dans des desserts comme le gâteau au yaourt. J’ai mangé aussi en Corse de délicieux beignets à la farine de châtaigne, mais elle est hors de prix sur l’Île de Beauté (environ 25 euros le kilo). J’en trouve une aussi bonne et bien meilleur marché par exemple en Ardèche (locale et bio), et quand je n’ai plus de celle-ci, je l’achète tout simplement dans un magasin bio.

    Parmi les farines sans gluten, on peut citer aussi celles de millet, quinoa, soja, lupin, souchet, chanvre, sorgho (attention, certaines sont très chères).

    — Il est utile aussi de penser aux fécules (pomme de terre, maïs, tapioca). Elles permettent d’alléger et de lier les préparations, puisque je rappelle qu’en cuisinant sans gluten, on perd de l’élasticité, du moelleux. Elles atténuent aussi le goût un peu trop marqué de certaines farines.

    — Sauf cas particulier, il est donc préférable de combiner différentes farines et fécules plutôt que d’en utiliser une seule pour réaliser une recette. Il en faut au minimum deux (farine de riz et de châtaigne par exemple pour des gâteaux, farine de riz et fécule pour les clafoutis, farine de riz et farine de teff pour une délicieuse recette de biscuits aux amandes ou à la noix de coco…). Trois, c’est encore mieux. C’est ce que je fais pour les pâtes à tarte ou à quiche (farine de riz, farine de pois chiches, fécule, c’est mon mélange le plus fréquent).

    On trouve d’ailleurs dans les supermarchés ou les magasins bio des « mix » de farines tout prêts, mais il me semble que le faire soi-même permet de mieux doser, de mieux choisir les goûts en fonction de la recette… et ça revient moins cher.

    — Quand je fais un gâteau, si je veux qu’il gonfle bien, je mets parfois un peu plus de levure qu’indiqué. Ou alors, je conserve un des blancs d’œufs que je bats en neige et que j’incorpore à la fin. Et mon gâteau est tout aussi moelleux qu’un gâteau « traditionnel ».

    — Quand on a besoin de lier une sauce, comme une béchamel, l’arrow-root est idéal. Il faut en mettre peu car cela « prend » très vite (une seule cuillère à soupe si on mettait trois cuillères à soupe de farine, par exemple). On délaie l’arrow-root dans le liquide froid (le lait en l’occurrence, quand on fait une béchamel), puis on fait épaissir à feu doux en tournant constamment. Attention, ça va très vite ! L’arrow-root peut servir aussi en complément de la fécule dans un clafoutis.

     

    Avec ces quelques règles, on arrive à cuisiner sans gluten tout à fait normalement.

    Pour ma part, il y a une seule chose pour laquelle je ne suis jamais parvenue à un « rendu » impeccable, il s’agit des pâtes à tarte ou à quiche. Elles restent toujours assez friables, parfois un peu sableuses. Personnellement, ça ne me gêne pas, j’aime même beaucoup, mais mon mari est plus réticent. Et je ne me verrais pas servir cela à des invités, souvent habitués aux goûts usuels. C’est le seul cas où j’utile un peu de farine de blé (à peu près la moitié du poids total).

    Pour le reste désormais, je ne me pose plus de questions. Quand je fais un plat, je remplace tout simplement la farine de blé par une ou plusieurs de celles qui ne contiennent pas de gluten. Parfois je m’amuse, je teste de nouveaux mélanges, je n’ai jamais été déçue. Après tout, on n’est pas obligé de suivre à la lettre une recette, comme si changer quoi que ce soit allait entraîner une catastrophe. C’est même souvent l’inverse qui se produit, quand on innove.

     

    On ne doit pas perdre de vue qu’en cuisinant sans gluten, on n’obtiendra jamais exactement la consistance que l’on a avec le gluten. C’est quelque chose qu’il faut accepter, comme il faut accepter les saveurs nouvelles, qui sont certes parfois insolites, mais presque toujours délicieuses. Nos palais sont malheureusement trop habitués aux goûts et consistances standards alors qu’en fait, un peu d’originalité ou d’audace ne nuit pas, bien au contraire !

     

     

     


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    C'est évidemment en Corse que j'ai découvert la recette des farcis au brocciu.  

    J'ai certes un peu de mal à trouver chez moi du vrai brocciu, il y en a parfois chez le fromager, et là par chance, il en avait reçu ! C'est de plus un fromage saisonnier, on m'a d'ailleurs regardée d'un air apitoyé en Corse quand un jour, au mois de septembre, j'avais tenté de faire cette recette. Là, c'est la bonne période, alors j'en profite.   

     

    Ingrédients :

     

    — 4 aubergines

    — 4 courgettes 

    — un demi-kilo de brocciu frais

    — 2 œufs 

    — quelques feuilles de menthe fraîche (je n'aime pas trop pour ma part quand ce goût domine, je n'en mets pas beaucoup), du persil 

    — 4 gousses d'ail 

    — sel, poivre 

    — huile d'olive 

     

    Réalisation :

     

    — Prélever la pulpe des aubergines et des courgettes. 

    Pour les courgettes : les couper en deux en longueur, les faire cuire 5 minutes dans de l'eau bouillante, les égoutter.

    Pour les aubergines : les couper en deux en longueur également, faire au couteau des croisillons dans la pulpe, arroser légèrement d'huile d'olive, et mettre au four thermostat 6 minimum 40 minutes. La chair doit se détacher facilement avec une petite cuillère. 

    — Mélanger la pulpe des légumes avec le brocciu, l'ail écrasé, la menthe et le persil haché, les œufs. Saler et poivrer. 

    — Remplir les courgettes et les aubergines avec la farce. 

    — Verser dessus un filet d'huile d'olive.  

    — Mettre au four environ 40 minutes thermostat 6 (180°) avec un peu d'eau au fond du plat. 

     

    On peut servir avec du coulis de tomates. Personnellement, je mange ces farcis tels quels. Le goût est tellement fin que je trouve dommage de le masquer par celui, qui domine toujours, de la tomate. 

     

    Une vraie merveille !

     

     

     

     

     


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    J’ai découvert le site Linecoaching par hasard, en traînant sur internet.

    Il s’agit, comme son nom l’indique, d’un site de coaching en ligne, dédié principalement à la perte de poids. Ses initiateurs sont deux médecins, le docteur Apfeldorfer, psychothérapeute, et le docteur Zermati, nutritionniste. Le slogan, surprenant, un peu provocateur, est « Maigrir sans régime ». Chez Linecoaching, on promet en effet un amaigrissement en ne se privant de rien : ni chocolat, ni gâteaux, ni charcuterie, ni plats en sauce, etc.

    L’accroche est donc séduisante. Qui ne rêverait de perdre du poids en mangeant de tout ? Naturellement, la réalité est quand même moins simple.

    Si on veut résumer, le principe est que toutes les calories se valent. 100 calories de haricots verts ou 100 calories de chocolat « pèsent » exactement pareil dans la balance alimentaire. Cela semble une évidence, mais il faut admettre que cette idée est quand même novatrice dans sa formulation. Car je ne connais pas un nutritionniste (je n’en connais d’ailleurs aucun), ni un magazine féminin, qui au moment de prôner un « rééquilibrage alimentaire », comme on dit aujourd’hui, encourageraient à consommer du chocolat au lieu de haricots verts. D’ailleurs, quand les régimes traditionnels « autorisent » un peu de chocolat, c’est un carré, du noir (moins calorique), et cela doit rester exceptionnel… un petit plaisir coupable sur lequel on a le droit de craquer, mais pas trop souvent.

    Les docteurs Zermati et Apfeldorfer affirment au contraire qu’on peut maigrir en mangeant quotidiennement du chocolat au lait, par exemple (ou du saucisson, ou du cassoulet, ou je ne sais quoi de bien riche, bien gras, bien sucré).

    Évidemment, ils mettent rapidement un bémol. Pour eux, on ne peut sortir du fait que si l’on veut mincir, il faut absorber moins de calories que ce que l’on en dépense dans une journée. Admettons (je donne n’importe quels chiffres) qu’une personne très active brûle 4000 calories par jour, si elle en avale 5000, elle grossira, si elle en avale 4000, elle restera stable, si elle en avale 3000 (ou moins), elle maigrira.

    C’est même encore un peu plus subtil que ça. Certes, il faut que les « sorties » énergétiques contrebalancent les « entrées ». Mais les deux médecins expliquent qu’il faut aussi tenir compte de ce qu’ils appellent le « poids d’équilibre » (ou « set-point » si on veut avoir l’air dans le coup).

    Ce poids d’équilibre est celui pour lequel notre organisme est génétiquement programmé. Car il est flagrant que nous ne sommes pas égaux devant le poids, nul ne peut le nier. Certains seront toujours un peu ronds même s’ils ne font aucun excès, d’autres seront maigres quelle que soit leur alimentation. Souvent, on observe cela dans les familles. Il y a des familles de gros et des familles de minces. (Encore que là aussi, il y ait des nuances à apporter : est-on gros uniquement par la génétique ou parce que se transmettent certaines habitudes alimentaires : bien manger, manger des aliments riches, etc. ?)

    Et pour compliquer encore les choses, le poids d’équilibre peut varier au cours de la vie (et malheureusement selon les docteurs Apfeldorfer et Zermati, quand il varie, c’est toujours à la hausse… Cela étant, mon expérience personnelle m’a montré qu’au contraire, même si c’est plus rare, le poids d’équilibre peut baisser).

    Il peut se modifier du fait de maladies, de prise de médicaments, à cause de la multiplication de régimes restrictifs qui, par l’effet yoyo, feront que le corps va se reprogrammer à un poids plus élevé que celui d’origine, à cause des grossesses et de la ménopause pour les femmes, etc.

    Bref, tout ça n’est guère simple, et justement, un des mérites des deux médecins est de montrer la complexité du mécanisme de la prise et de la perte de poids (au lieu de se contenter de dire que les gros mangent trop et ne font pas assez d’exercice, manquent de volonté, etc., et qu’il n’y a qu’un bon régime pour tout résoudre).

    Comment entendent-ils faire maigrir leurs « patientes » (il y a surtout des femmes dans le programme) ? Pour eux, on tend vers son poids d’équilibre quand on mange exactement à sa faim. Le but est donc de manger quand on a faim… mais aussi de s’arrêter quand on est à sasiété. Ils ne promettent quand même pas de manger de tout en n’importe quelles quantités (et il me semble que de ce point de vue-là, le slogan de leur site est un peu trompeur).

    Si on suit ces préceptes et qu’on est au-dessus de son poids d’équilibre, on va perdre des kilos jusqu’à arriver à ce « set-point » qu’on maintiendra ensuite en conservant les mêmes habitudes. (Dans une logique identique, si on est en dessous de son poids d’équilibre, quelle qu’en soit la raison, on va grossir. Mais je n’ai pas vu un tel cas chez les abonnées !)

    Et cela, quoi que l’on mange. À mon avis, c’est ça qui est assez révolutionnaire dans leur démarche. Inutile de se gaver de légumes bouillis arrosés d’un filet de jus de citron, dont on va se lasser pour risquer de basculer dans une compulsion d’aliments riches. Mieux vaut manger ce que l’on aime… mais dans la juste quantité. Celle que nous indiquent la faim et la « fin de la faim ».

    Selon cette théorie, on peut très bien n’absorber QUE du chocolat au lait dans une journée, si c’est exactement selon nos besoins (besoins que le corps nous indique par la sensation de faim, qui nous dit de nous alimenter, et par la sensation de satiété, qui nous dit d’arrêter).

     

     

    Je reconnais que je trouve cette approche attirante et probablement juste, parce que très logique. Elle est en plus déculpabilisante car chacun peut manger ce qu’il aime et non ce que des prescripteurs de régimes disent qu’il faut manger (même si on déteste).

    Je ne me suis jamais inscrite, n’ayant pas de problèmes de poids, mais j’ai parcouru le forum du site et lu quelques témoignages de clientes. Disons que si on arrive à adopter ces conseils, ça a l’air de marcher. Disons aussi que ce site s’adresse surtout à des personnes qui ont des troubles du comportement alimentaire (TCA) et qui ne savent plus comment se nourrir, qui passent d’une restriction extrême à des craquages extrêmes. Chez Linecoaching, on propose de réapprendre les signaux de son corps, de les respecter… et de perdre des kilos par voie de conséquence.

    J’ai en fait simplifié la pensée des docteurs Apfeldorfer et Zermati car ils insistent sur d’autres points : l’importance de la dégustation (et là, je suis à 100% d’accord avec eux), la gestion de ses émotions, la pleine conscience.

    Ce programme semble plus complet, plus global, plus intelligent que la plupart de ceux destinés à faire maigrir les gens à tout prix (et dont on sait qu’ils reprennent en général tout ce qu’ils ont perdu, quand ils n’en reprennent pas plus. À l’exception de personnes capables de se priver à vie… ce qui est loin d’être le cas de tout le monde !)

     

    Pourquoi est-ce que j’ai évoqué cette méthode (je pourrais presque dire cette philosophie) ? Parce qu’au fond, elle me parle. Parce que peut-être, si je l’avais rencontrée à une période où je souffrais de troubles du comportement alimentaire, je me serais évité des soucis (je dis « peut-être » car au vu des témoignages du forum, ce n’est quand même pas si simple et toutes les femmes ne réussissent pas).

    Mais pourquoi est-ce que j’en parle en l’associant à l’orthorexie ?

    Sans doute parce que justement, c’est ce qui me chiffonne quand même dans cette démarche.

    Plusieurs de leurs clientes (patientes ? abonnées ? je ne sais pas comment il faut dire) avouent des tendances à l’orthorexie. Les deux médecins, pour leur part, essaient de leur faire combattre ce penchant qui s’apparente en effet selon eux à ce qu’ils appellent « la restriction cognitive » (on se prive d’un aliment ou on le diabolise car il est jugé grossissant, « malsain », « mauvais »). On lit d’ailleurs des témoignages de personnes qui très attentives à leur alimentation au départ, reviennent peu à peu aux produits industriels, au Nutella (je crois que je caricature un peu ici, le Nutella étant « le mal » pour moi, mais c’est l’idée).

    Le docteur Apfeldorfer estime que tous les produits de consommation courante sont bons de nos jours, que d’ailleurs nos corps sont faits pour tolérer une certaine quantité de substances « nocives », et qu’on peut manger les yeux fermés à peu près tout ce qu’on nous propose. Il admet seulement que nous manquons globalement d’omégas-3 et d‘antioxydants dans l’alimentation moderne, et qu’on peut en prendre en suppléments.

    Là, je reconnais que ça me surprend, venant de médecins. Fruits et légumes bourrés de pesticides (voir le dernier rapport en date), gluten surajouté, additifs de toutes sortes, dioxyde de titane, sirop de glucose, huile de palme… impossible évidemment d’établir une liste, mais dire qu’aucun des produits industriels n’est mauvais, qu’on peut les consommer sans états d’âme, que notre corps sait s’adapter… là, j’avoue que j’ai un peu de mal. Je ne vois pas bien comment mon corps supporterait sans problèmes le glyphosate (pour citer seulement un produit qui a beaucoup fait parler de lui ces derniers temps).

    Il y a dans ce discours la négation d’une réalité qui semble pourtant bien avérée, et je reste perplexe face à leurs propos négatifs récurrents sur l’orthorexie.

     

    Donc, que Linecoaching soit bien pour faire la paix avec son alimentation, avec ses troubles du comportement alimentaire, voire pour perdre des kilos, je le conçois et cette méthode me semble brillante, innovante et peut-être même juste.

    Mais le message véhiculé sur les aliments actuels qui seraient inoffensifs me paraît presque dangereux.

    Cela étant, il est possible qu’étant focalisés sur une guérison des compulsions alimentaires (car à un certain stade, on peut bien parler de « maladie » et de « guérison »), les deux médecins préfèrent ne pas rajouter une nouvelle source de stress pour des personnes chez qui manger est de toute manière un problème permanent. C’est sûr que lutter contre des troubles du comportement alimentaire et en plus s’angoisser sur la qualité de la nourriture, ça fait beaucoup, et leur job à eux, c’est d’atténuer ou de supprimer les TCA.

    Il n’empêche que si dans un premier temps, on pourrait concevoir qu’ils conseillent de manger de tout sans rien exclure (y compris une nourriture industrielle et transformée qui est reconnue comme nocive), inciter ensuite à revenir à une alimentation plus saine serait, me semble-t-il, plus honnête.

     

    Parce qu’être mince mais malade, est-ce vraiment une réussite ? Même si je sais qu'être orthorexique ne protège malheureusement pas des maladies... Est-il besoin cependant de rajouter des facteurs de risques ? 

     

     

    Le blog Carnets d'une orthorexique a changé d'adresse. http://erzsie.eklablog.com est devenu http://carnets-d-une-orthorexique.eklablog.com

     

     

     


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    Aujourd'hui, pour le déjeuner et le dîner, ce sera une petite salade composée comme entrée, puis de la tarte aux poireaux, et en dessert, un cake au citron dont voici la recette.

     

    Ingrédients :

     

    — 4 œufs

    — 2 ou 3 citrons 

    — 60 grammes de purée d'amande délayée dans de l'eau froide (pour un total de poids d'environ 90 à 100 grammes) 

    — 120 grammes de sucre (on peut en mettre jusqu'à 150 grammes si on préfère le très sucré, ou si on craint l'acidité du citron) 

    — 150 grammes de farine de riz + 50 grammes de fécule (de maïs par exemple) 

    — 1 sachet de levure sans gluten 

    — 2 cuillères à soupe de rhum 

    — des écorces de citron confit (on en trouve dans les magasins bio) 

     

    Réalisation :

     

    — Presser le jus d'un citron et rajouter le rhum. Y laisser macérer les écorces de citron confit au moins deux heures.

     

    — Préchauffer le four thermostat 6 (180°). 

    — Séparer les blancs des jaunes d'œufs. 

    — Fouetter les jaunes d'œufs avec le sucre. Ajouter la farine, la fécule, la levure, la purée d'amande délayée, puis le zeste d'un citron. 

    — Incorporer le jus de la macération (citron + rhum, parfois, je mets le jus d'un demi-citron supplémentaire si la pâte est trop compacte). 

    —  Battre les blancs d'œufs en neige. Les mélanger délicatement. 

    — Rajouter les écorces de citron confit. 

    — Verser dans un moule à cake. Enfourner environ une heure (vérifier au bout de 50 minutes avec un couteau). Laisser refroidir à température ambiante et démouler.

     

    On peut saupoudrer de sucre glace au moment de servir.

     

    On obtient un gâteau léger, dont j'aime le mélange des goûts acide et sucré. 

     

     

     

     


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    Hier matin, en ouvrant mon ordinateur, je suis tombée sur toute une série d’articles édifiants. Pas de vraie surprise à lire qu’une grande partie des fruits et légumes de l’agriculture conventionnelle contiennent des résidus de pesticides, mais c’est bien que de temps en temps, on parle vraiment de ce problème, ne serait-ce que pour une petite piqûre de rappel. Je mets en copie un de ces articles :

     

     

    AFP, publié le mardi 20 février 2018 à 19h19

     

    Près des trois quarts des fruits et 41% des légumes non bio sont porteurs de traces de pesticides: c'est la conclusion d'un rapport publié mardi par Générations futures, taxé de sensationnalisme par des associations agricoles.

    L'ONG, qui milite contre les pesticides, a compilé des données de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la période 2012-2016 et a retenu 19 fruits et 33 légumes consommés en France pour lesquels les échantillons sont représentatifs.

    Résultat: 72,6% des échantillons de fruits présentent des résidus de pesticides quantifiés, c'est-à-dire dont la quantité peut être mesurée. Dans le cas des légumes, ce chiffre tombe à 41,1%.

    "On s'attendait à trouver des résidus de pesticides" dans des aliments issus de l'agriculture conventionnelle, a expliqué le directeur de l'ONG François Veillerette, lors d'une conférence de presse. "Mais l'intérêt est d'avoir le détail sur une période assez longue", ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent, explique-t-il.

    Quel enseignement tirer de ce rapport? "Tout n'est pas à loger à la même enseigne", constate François Veillerette: parmi les fruits, le pourcentage d'échantillons le plus élevé présentant des traces de pesticides concerne le raisin (89%), devant les clémentines/mandarines (88,4%) et les cerises (87,7%). La pomme, le fruit le plus consommé en France, arrive en huitième position (79,7%).

    Ces écarts s'expliquent par "les différences de sensibilité des cultures", indique M. Veillerette.

    Parmi les légumes, les échantillons de céleri branche sont ceux présentant les traces les plus importantes de pesticides (84,6%), devant les herbes fraîches, hors persil, ciboulette et basilic (74,5%) et les endives (72,7%). Les pommes de terre arrivent à la septième place (57,9%) et les tomates à la 13e (48,9%).

    - "Rapport anxiogène" - 

    Le nombre d'échantillons de fruits dépassant les limites maximales de résidus (LMR) reste faible: 6,6% des cerises, 4,8% des mangues/papayes, 4,4% des oranges, 1,7% des pommes. Pour les légumes, les limites sont dépassées pour 29,4% des échantillons d'herbes fraîches, 16% de céleri branche, 2,9% de tomates et 2% de pommes de terre.

    "Le fait de dépasser les LMR n'implique pas nécessairement un danger", précise Loïc Tanguy, directeur de cabinet de la DGCCRF.

    Dans tous les cas, en cas de dépassement des LMR, un retrait du marché est demandé par la DGCCRF pour faire respecter les normes en vigueur.

    "Il n'y a pas d'indications de risque sanitaire (lié aux pesticides, NDLR) à consommer des fruits et légumes", renchérit Jean-Luc Volatier, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

    Générations futures a laissé de côté les fruits et légumes bio et regrette que les chiffres de la DGCCRF "ne permettent pas de connaître la présence de cocktails de résidus de pesticides".

    La DGCCRF a demandé un avis à l'Anses sur ce point.

    Ce rapport "met bien en évidence l'urgence de la sortie d'un usage non maîtrisé des produits phytos comme le glyphosate", a réagi la secrétaire à la Transition écologique d'État Brune Poirson sur Twitter.

    Alors que les mesures prises par le passé n'ont pas permis de réduire drastiquement l'usage de pesticides dans l'agriculture française, Générations futures espère que le nouveau plan du gouvernement "permettra réellement de (...) créer l'élan nécessaire pour un changement de pratiques". 

    Les consommateurs sont de plus en plus réticents à l'utilisation de produits phytosanitaires, reconnaît Éric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA, qui assure que le monde agricole "est clairement engagé pour trouver des alternatives". La Coordination rurale regrette que "produits français et importations (soient) mis dans le même panier" et parle de "salades et sensation".

    La fédération des produits phytosanitaires (UIPP) dénonce "un rapport anxiogène".

    Des producteurs maraîchers et arboriculteurs veulent lancer de leur côté un label "zéro résidu de pesticides", différent du bio. Chaque produit ne pourra pas présenter plus de 0,01 mg de pesticide au kilo. Pour Générations futures, cette solution n'est pas satisfaisante car "ces offres ne garantissent pas une absence d'utilisation de pesticides".

     

    On a beau le savoir, ça fait froid dans le dos. À noter que l’Anses (qui est quand même censée veiller sur la sécurité de notre alimentation et donc notre santé) prétend… que consommer des fruits et légumes ne présente pourtant pas de danger (les fameux 5 fruits et légumes par jour) ! J’avoue avoir un peu de mal à suivre cette logique. Par ailleurs, inutile de s’étendre sur les réactions (totalement prévisibles) de la FNSEA et de l’UIPP.

    Donc, on avale des pesticides, mais selon des organismes officiels, ce n’est pas grave, on peut continuer, on ne risque rien ! On deviendrait adepte de la théorie du complot pour moins que ça !

    Le rapport n’évoque pas les légumes bio (sur lesquels une étude avait montré il y a quelques mois qu’on pouvait trouver aussi des traces de pesticides).

    J’ai un peu parcouru les réactions des internautes suite à ces « révélations », et j’en ai identifié trois grands groupes :

    — Il y a ceux qui disent : « Faites comme moi, produisez vos propres fruits et légumes sans rajouter aucun produit d’aucune sorte ». Tout ça, c’est très bien, mais encore faut-il disposer d’un (très grand) jardin, de temps, ce qui est loin d’être le cas de tout le monde. Et si jamais on se contente de fumier comme engrais, ne pas oublier de se renseigner sur la manière dont les animaux ont été nourris !

    — Il y a ensuite ceux qui déclarent : « Ne consommez que du bio, achetez des fruits et légumes français sur les marchés, à de petits producteurs ».

    Pour le bio, je suis évidemment d’accord. Pour le français aussi (encore que je ne sois pas parfaitement au clair avec moi-même sur ce sujet, j’en reparlerai). Pour les marchés, là, je suis plus réticente. Rien en effet ne me prouve que le petit producteur ne traite pas ses fruits et ses légumes.

    — Il y a enfin ceux qui décrètent : « Le bio, c’est de l’arnaque, ça sert juste à vendre plus cher, le vrai bio n’existe pas ».

    Je reviens un instant là-dessus car force est de reconnaître que tout n’est pas faux dans ces dernières affirmations. J’ai moi-même longtemps utilisé cet argument. Le vent souffle : il entraîne des miasmes, des résidus de produits phytosanitaires, passe sur une parcelle bio. Il ne l’évite quand même pas ! Que se passe-t-il alors ? Le bio est nécessairement contaminé (au moins un peu). Et les eaux de ruissellement ? Et quand un champ cultivé en bio est proche d’un champ exploité en agriculture conventionnelle, peut-on croire que le premier n’est pas pollué ?

    Je n’ignore rien de tout ça. C’est pourquoi le 100% bio n’existe pas, c’est une évidence. Ou alors, il faudrait trouver des producteurs vivant mettons à 100 kilomètres de toute industrie, de tout élevage, de toute production de fruits et légumes traités… et encore !

     

    Je n’ai naturellement pas de réponses à ces questions. Je persiste à penser que même si le bio peut être contaminé, il ne subit cependant pas de traitements supplémentaires, ce qui est un très gros avantage. Et puis, est-ce que toutes les parcelles bio se trouvent à proximité de parcelles en agriculture conventionnelle ?

    Je ne sais pas si je me donne bonne conscience en considérant que le bio est meilleur. Je ne le pense pas. Il n’empêche que je suis bien obligée moi aussi de m’interroger, et c’est donc évidemment une source d’inquiétude (une de plus !).

     

    Malgré tout, j’ai décidé que j’allais désormais faire systématiquement ce que je faisais jusque-là occasionnellement : tous mes fruits et légumes (donc bio) seront mis à tremper un quart d’heure dans de l’eau additionnée de bicarbonate (on peut aussi utiliser du vinaigre blanc), puis soigneusement rincés. Cette méthode est simple, peu coûteuse, et elle permet de supprimer la grande majorité des résidus. Je me demande d’ailleurs pourquoi hier, quand tous ces articles sont sortis, personne n’a évoqué ce procédé élémentaire.

     

    Difficile pourtant d’admettre, pour moi, que dans notre monde, la nourriture « pure » ne peut plus exister.

    Il y a comme ça des jours où les réflexions d’une orthorexique sont un peu moroses !

     

     

     


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