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    Ce jour-là... je n'avais pas d'idée !

    Et ça tombait mal, parce que le soir, nous recevions à dîner une amie que nous aimons beaucoup (et qui reçoit elle-même très bien, ce qui met toujours un peu la pression).

    Alors bien sûr (et heureusement), l'essentiel du repas était prévu et même prêt. Nous mangerions du lieu à la sauce coco, gingembre et curry accompagné de riz, et le dessert était déjà au frigo : un clafoutis aux poires et aux amandes (le tout bio, sans gluten et sans lactose, eh oui, quand on va chez les autres, on s'adapte ! Je fais d'ailleurs pareil quand je mange chez quelqu'un).

     

    Mais pas d'idée d'entrée. En été, je n'ai pas ce souci, c'est toujours ou presque du melon, qui est de loin mon fruit préféré. Mais à l'automne !? J'avais bien cherché "salades originales" sur internet, mais je tombais soit sur des recettes invraisemblables avec des ingrédients dont j'ignorais même l'existence, soit sur des choses qui me paraissaient trop "communes" (avocats, crevettes...).

     

    Quand je prépare une entrée pour nous, je fais souvent des salades toutes simples : tomates (quand c'est la saison), betteraves, salade verte ou endives quand l'été s'éloigne, carottes râpées, radis noir. Mais ça me semblait un peu banal.

    Sauf que... et si je gardais ma salade banale et que je changeais juste la présentation ?

     

    Alors, c'est ce que j'ai fait. Je précise qu'on était à l'époque où on trouvait encore des tomates françaises et locales (en ce moment, ce ne sont plus que celles d'Espagne, sans odeur, sans goût).

    J'ai donc pris de grosses betteraves (j'en ai toujours au frigo). J'en ai découpé une tranche assez épaisse et dessus, j'ai émietté quelques cubes de feta. Une rondelle de tomate, et j'ai arrosé une première fois de vinaigrette.

    Là aussi, j'ai essayé d'innover un peu pour l'accompagnement, et au lieu de moutarde, j'ai utilisé du miso et du vinaigre de cidre. (Le miso est une pâte fermentée d'origine japonaise à base notamment de soja, riche en protéines, et au goût prononcé. Attention, c'est très salé !)

     

    Ce jour-là...

    Puis, une dernière rondelle de betterave et j'ai terminé par de la feta. Et encore quelques bonnes cuillerées de ma vinaigrette améliorée.

     

    Ce jour-là...

     

    Et pour finir, dans le plat de présentation, de la salade verte ciselée.

     

    Ce jour-là...

     

    Et voilà, c'était tout simple, les ingrédients eux-mêmes n'avaient rien d'original, mais ça présentait plutôt bien. Notre amie a aimé... et nous aussi ! 

    À cette époque de l'année, par quoi remplacer la tomate ? Je ne sais pas. Peut-être une tranche de pomme de terre bouillie ? Du concombre ? Pas grave, on trouve toujours une idée, chacun peut faire avec ce qu'il a dans son réfrigérateur...

     

    Et qui sait, dans un restaurant gastronomique à 200 euros le menu, on aurait peut-être appelé cela "mille-feuilles automnal du potager à la mode japonaise" ? Ou quelque chose de bien plus compliqué encore ? J'ai remarqué qu'ils n'étaient jamais à court d'imagination pour donner des noms extravagants à des plats qu'on peut faire soi-même à moindre coût ! 

     

     

     

     


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                Michel de Lorgeril

     

     

    Le gras est censé être notre ennemi à tous. D’ailleurs c’est bien simple, il n’y a qu’à regarder toutes les publicités à la télévision. Chaque fois qu’elles concernent un aliment, on peut lire en bas de l’écran une des fameuses phrases du PNNS (Plan National Nutrition Santé) : « Mangez moins gras, moins salé, moins sucré ».

    Le gras est notre ennemi puisqu’il nous ferait grossir. Dans tous les régimes, on conseille une cuillère à café d’huile, cinq grammes de beurre… quand on n’incite pas carrément à « vaporiser » de la vinaigrette sur les salades pour en mettre moins !

    J’ai déjà évoqué ailleurs la question du poids, je n’y reviens pas. Rappelons-nous seulement qu’une calorie reste une calorie, qu’elle soit de matières grasses ou de haricots verts.

     

    Mais le gras est aussi notre ennemi puisqu’en corollaire, les médecins nous mettent en garde contre des taux trop élevés de cholestérol, lequel serait responsable de tous nos maux. Et attention si ces taux dépassent un tout petit peu les 2 g/l (certains parlent de 1,80 g/l) admis : vite, des statines pour faire baisser tout ça !

    Il s’agit là du discours de la médecine officielle. Mais qu’en est-il vraiment ?

     

    S’en prendre aux graisses que nous absorbons et à notre cholestérol vient en fait de plusieurs erreurs d’interprétation voire impostures.

     

    — La première imposture (parce que là, c’est réellement le cas) remonte aux années 50.

    Un médecin américain, Ancel Keys, de l’université du Minnesota, lance à cette époque une grande étude (dont on saura plus tard qu’elle était partiellement financée par l’industrie du sucre).

    Je n’entre pas dans les détails, mais en gros, il observe des milliers d’habitants de 7 pays occidentaux, et établit grâce à ça un lien entre un taux de cholestérol élevé et le nombre de maladies cardio-vasculaires.

    Sauf que, pour valider son étude, il exclut sciemment tout ce qui ne correspond pas à son postulat de base (trop de graisses = trop de cholestérol = plus de maladies cardiaques). Ainsi, on consomme autant de matières grasses en France qu’en Finlande, pourtant la Finlande connaît sept fois plus de cas de maladies cardio-vasculaires. Or, la France n’entre pas dans l’étude de Keys… Bizarre…

    Bref, tout ça a été manipulé. L’objectif était de prouver que le gras était dangereux  et dans le même temps, l'industrie du sucre nous affirmait que le sucre au contraire nous donnait de l'énergie sans entraîner sur la santé les effets néfastes des graisses. 

    Le problème est que c’est sur cette étude initiale et sur l’hypothèse qu’elle défendait que toutes les suivantes se sont basées, et que s’est construite la théorie sur le cholestérol, responsable de tous nos maux…

     

    — Ensuite, il y a eu une confusion.

    Beaucoup de problèmes cardiaques sont dus à l’athérosclérose, c’est-à-dire des plaques qui se déposent sur les artères, les plaques d’athérome.

    Or, ces plaques (qui sont en effet bel et bien responsables de crises cardiaques) sont constituées entre autres de cholestérol. D’où l’assimilation facile : quand on a trop de cholestérol, il se dépose sur les artères pour former les plaques d’athérome.

    Sauf que ce n’est pas si simple. Car on peut avoir un taux de cholestérol élevé et ne pas avoir de plaques d’athérome.

    D’ailleurs les Inuits, pour ne citer qu’eux, qui ont une alimentation principalement carnée (évidemment, il ne pousse guère de fruits et légumes sur la banquise) et riche en graisses, n’ont pas plus de maladies cardio-vasculaires que d’autres populations. (Cela étant, le cas des Inuits semble quand même particulier, avec de possibles mutations génétiques.)

    Le fameux régime méditerranéen (ou régime crétois) est réputé pour être un des meilleurs du monde pour la santé. Or, il n’est pas pauvre du tout en graisses (présence d’huile d’olive notamment). Les populations du bassin méditerranéen auraient plutôt plus de cholestérol que d’autres… mais moins de maladies cardio-vasculaires. Ça laisse rêveur.

     

    — Évidemment, difficile de parler du cholestérol sans évoquer les fameuses statines, médicament-miracle qui fait baisser le cholestérol.

    Les statines ont deux caractéristiques :

    * Elles sont le médicament qui dans le monde, rapporte le plus aux laboratoires (tiens tiens…).

    * Et il est reconnu (même par les fabricants, c’est écrit sur les notices) qu’elles provoquent de nombreux effets secondaires : notamment de fortes douleurs musculaires, et des troubles parfois très importants de la mémoire.

    Or, on prescrit massivement des statines, parce que bien sûr, le plus important pour les médecins est que ce fichu taux de cholestérol soit le plus bas possible.

    D’autant que petite précision, il y a 20 ou 30 ans, un taux à 2,5 g/l n’était pas considéré comme spécialement alarmant. Aujourd’hui, on a baissé ce taux de façon drastique. Donc on prescrit beaucoup de statines car beaucoup de personnes dépassent le seuil fatidique.

    Et ne parlons pas de tous les médecins qui imposent la prise de statines même quand on n’a pas de cholestérol, pour son effet « préventif » (lequel n’a jamais été clairement démontré, sinon par des études aussitôt démenties par d‘autres).

     

    Or, il faut bien savoir que le cholestérol nous est indispensable. C’est un des constituants de chacune de nos cellules, et le plus gros consommateur de cholestérol dans notre organisme est le cerveau.

    D’ailleurs, même si cela reste encore assez confidentiel, quelques médecins commencent à évoquer un lien possible entre un taux de cholestérol faible (naturellement ou parce qu’on l’a fait baisser par un régime ou des médicaments) et l’apparition de démences. Des gens (j’en connais deux à titre personnel) constatent que certains que leurs proches qui ont toujours eu une alimentation très pauvre en graisses (pour être minces, ou sur injonction des médecins pour raisons de santé) développent des démences. Du coup, ces personnes se posent légitimement des questions.

     

    Alors, je ne dis bien sûr pas qu’il faut laisser son taux de cholestérol exploser et ne se nourrir que de charcuterie et de beurre. Il ne doit pas être anormalement élevé. Dans ce cas évidemment, il faut consulter, faire éventuellement un régime (le crétois semble le plus efficace) et en dernier recours, prendre un médicament.

    Mais quand on a un taux un peu haut par rapport à la norme des médecins, il me semble qu’il n’y a pas de quoi s’affoler. Juste contrôler de temps en temps. Sans oublier de vérifier le rapport entre le « bon » et le « mauvais » cholestérol… Et opter pour une bonne hygiène de vie : sédentarité, alcool, tabac sont des ennemis du cœur… Tout ça est bien plus complexe que le diagnostic médical trop fréquent : « Attention, faites-moi baisser ce cholestérol ».

     Et au lieu de se précipiter sur les statines à la moindre alerte, il faut penser aussi à privilégier les bonnes graisses (pas trop de graisses animales au détriment des végétales), respecter le fameux équilibre entre omégas-6 et omégas-3 (je rappelle : pas plus de cinq unités d’omégas-6 pour une unité d’omégas-3). Mais peu de médecins font cette démarche d’explication qui prend du temps, nécessite de discuter avec le patient, de le conduire à changer ses habitudes… alors que rédiger une ordonnance en cinq minutes est si facile !

     

    J’ai comme souvent simplifié les choses. Mais de plus en plus de médecins (et pas des homéopathes, pas des naturopathes) commencent à s’élever contre un discours « officiel » qui de façon évidente, ne marche pas : on mange moins de graisses qu’il y a 50 ans, or il y a de plus en plus de cas d’obésité et les maladies cardio-vasculaires ne baissent pas.

    Mais malheureusement, plusieurs lobbys continuent à être très influents, dont celui des laboratoires pharmaceutiques qui n’ont aucun intérêt à tuer la poule aux œufs d’or en nous disant que les statines sont presque toujours inutiles, voire dangereuses.

    Et les médecins qui s’élèvent contre cette ligne officielle sont malheureusement pour le moment toujours mis à l’écart par leurs confrères. C’est le cas du docteur Michel de Lorgeril, qui n’a rien d’un hurluberlu : médecin, chercheur au CNRS, membre de la Société Européenne de Cardiologie quand même… et « lanceur d’alerte » anti-statines. Lui le premier nous dit : n’ayez pas un taux de cholestérol trop bas, ne prenez pas de statines pour un oui ou pour un non, adoptez un régime sain, le méditerranéen de préférence.

     

    Alors non, je ne mesure pas les graisses dans mon alimentation. Oui, j’aime une bonne salade, mais elle n’est rien sans une bonne vinaigrette. Non, je ne sais pas combien j’ai de cholestérol et même si j’en avais un peu, ça me serait indifférent. 

    Et oui tout va bien, merci… Et non je ne vivrai pas mille ans, je sais !

     

     

    J'ai découvert il y a un ou deux jours que le docteur Michel de Lorgeril tenait un blog. J'y ai pour le moment juste jeté un coup d'œil, mais  ça a l'air tout à fait intéressant.

    Voici le lien : https://michel.delorgeril.info/

     

     

     

     

     


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