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    Pour paraphraser Simone de Beauvoir... On ne naît pas orthorexique, on le devient.

    Comment ? Je ne sais pas exactement.

    Y a-t-il déplacement d'un trouble du comportement alimentaire vers un autre (puisque l'orthorexie serait un TCA) ? Par exemple, une ancienne anorexique deviendrait orthorexique en remplaçant le problème de la quantité de nourriture par celui de la qualité ?

    Est-ce lié au discours ambiant sur la malbouffe, les scandales alimentaires, les dérives de l'industrie agro-alimentaire ? Sans doute en partie. 

    Est-ce comme le disent les tenants du trouble psychiatrique une volonté de contrôler son alimentation en espérant qu'une nourriture "pure" préservera des maladies ? 

    Certainement un peu tout ça. Je ne peux parler que pour mon cas. 

     

    Il y a deux ou trois ans, j'ai souffert de démangeaisons intenses sur les mollets et les pieds, avec des boutons énormes et douloureux qui sortaient à tout bout de champ. Cela me rendait dingue, je ne pouvais plus m'habiller, dormir... Les médecins consultés m'ont traînée d'analyse en analyse sans rien trouver, m'ont donné des médicaments toujours plus forts qui sont restés sans résultats (c'est la dernière fois de ma vie que j'ai pris un médicament). 

    Un jour, aux informations, je vois un court reportage sur la "mode" du sans gluten. Une des personnes interrogées racontait que depuis qu'elle mangeait ainsi, les démangeaisons dont elle était atteinte avaient cessé. Évidemment, cela m'a parlé ! Au point où j'en étais, je pouvais bien tenter ça. 

    Je me fais des listes grâce à internet des aliments qui contiennent du gluten et en avant ! Je le supprime de mon alimentation. En lisant à droite et à gauche, j'apprends que l'intolérance au gluten s'accompagne presque toujours d'une intolérance au lactose. Suppression donc du lait de vache ! (Je ne conserve en très petite quantité que le lait de chèvre ou de brebis.)

    Grosse galère au début, ce n'est pas facile de fonctionner du jour au lendemain de cette manière. D'autant qu'à l'époque, je cuisine peu, j'achète surtout des plats tout prêts. Du coup, je me mets à décrypter les étiquettes. Pas de chance, il y a du gluten ou du lactose rajoutés dans presque tout !

    Petit à petit, je trouve qu'il devient trop compliqué d'éplucher les compositions, et de plus en plus, je me mets à faire les plats moi-même. Et dans la foulée, je passe au bio. D'abord un peu, quand je trouve en supermarché ce que je cherche. Et davantage au fur et à mesure, jusqu'à ne quasiment plus me servir que dans les épiceries bio. Quand je ne trouve pas ce que je veux, je me rabats sur du non bio, mais cela devient de plus en plus une source d'inquiétude. Je lis beaucoup sur les additifs, les conservateurs, les colorants, et je les exclus également. (Il faut dire que ça fait peur !)

    Et voilà ! En quelques mois à peine, je suis devenue orthorexique ! Ce qui va de pair avec un arrêt de (presque !) tout produit chimique : suppression des médicaments,  mais aussi surveillance des cosmétiques, shampoings, dentifrice, produits ménagers, etc.

    Et cela ne me pose même pas de vrai problème. Certes, il faut être très vigilant au moment des achats, il faut passer nettement plus de temps en cuisine, il faut une certaine organisation, surtout quand on vit dans une petite ville et qu'il faut jongler d'un magasin bio à l'autre pour trouver l'intégralité de ce que l'on cherche.  

    Aujourd'hui, je me demande comment j'ai pu manger autrement que selon la manière actuelle, et je n'ai plus aucune envie de revenir en arrière. Au contraire. 

     

    Qu'est-ce que j'y ai gagné ? Une satisfaction personnelle, un retour à une alimentation qui a du goût, qui n'est pas standardisée. Je me sens plus sûre de moi, plus en forme, avec beaucoup d'énergie. 

    Qu'est-ce que j'y ai perdu ? Pas grand-chose en fait. Je stresse un peu quand je ne mange pas chez moi ou que je n'ai pas trouvé le produit que je cherchais et qu'il faut se rabattre sur un produit de moins bonne qualité, mais c'est tout à fait gérable. 

     

    Est-ce que je suis vraiment orthorexique ? Je ne sais pas, je n'ai pas vu de médecin et encore moins de psy ! Mais même si je le suis, je préfère de loin ma manière d'être aujourd'hui à celle d'hier. 

     

    Et est-ce que mes boutons ont disparu ? Oui, mais l'alimentation n'y est pour rien. Au cours de mes investigations, j'ai appris qu'il existait une horreur appelée "puces de lit" et que ce sont ces bestioles qui me donnaient boutons et démangeaisons. Aucun médecin n'avait eu cette idée toute simple !

    Et là... il a suffi d'un peu de persévérance pour traiter la maison, et les boutons ont disparu en même temps que les microscopiques insectes ! Mais merci quand même aux puces de lit qui indirectement, m'ont permis de trouver ma "voie".

     


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    Quand on est orthorexique, on se prive de tout (la nourriture industrielle, le non-bio, etc.)... mais on ne se prive de rien. Et certainement pas de desserts !

    Cette recette, je l'ai trouvée je crois sur un forum, et je l'ai modifiée un peu pour qu'elle ne contienne plus ni gluten ni lactose.

    Ce que j'aime dans ce gâteau : il est rapide à faire (et c'est un critère important pour moi), et sa consistance de mousse au chocolat cuite en fait un dessert très fondant.

     

    Ingrédients (tous bios, naturellement) :

     

    - 150 grammes de chocolat noir

    - 120 millilitres de lait d'amande

    - 3 œufs

    - 1 cuillère à soupe et demie de farine de riz

    - 1 cuillère à soupe et demie de purée d'amande

    - 4 à 5 cuillères à café de confiture (préférer une confiture sans gros morceaux, par exemple aux fruits rouges)

     

    Préparation :

     

    - Faire fondre à feu doux le chocolat en morceaux et le lait d'amande.

    - Hors du feu, rajouter les jaunes d'œufs, la farine de riz, la purée d'amande et la confiture.

    - Battre les blancs en neige et les incorporer.

    - Verser dans un moule à cake huilé.

    - Mettre au four préalablement préchauffé 10 minutes th. 7 puis 10 minutes th. 6 et 5 minutes four éteint.

    - Laisser refroidir par exemple sur une fenêtre.

    - Démouler (attention, le gâteau est fragile et se casse facilement)

     

    Et déguster ! 

     


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